
Semaine ULaval pour toujours: portrait d'Isabelle Martineau, diplômée de la Faculté de droit
14 octobre 2024
Dans le cadre de la Semaine ULaval pour toujours, la Faculté de droit vous propose une série de portraits de juristes nouvellement diplômés qui se sont brillamment illustrés dans leur communauté. Par leur engagement, leur implication et leur initiative, ces juristes continuent d’influencer positivement la société jour après jour.
Qu’est-ce qui incite une personne à réaliser des études en droit?
Pour bien des gens, l’idée d’aider et de défendre son prochain est ce qui les inspire vers une carrière juridique. Isabelle Martineau, diplômée du baccalauréat en droit, avocate depuis neuf ans et étudiante à la maîtrise, n’y fait pas exception.
Un engagement pour la justice
Me Martineau a su se démarquer, tant sur la scène internationale que nationale, en ayant à cœur la défense des personnes vulnérables. C’est le fil d’Ariane qui guide jusqu’à présent sa vie professionnelle. Animée par un profond désir de justice et d’équité, elle débute sa carrière à l’international, en droit pénal et humanitaire devant la Cour pénale internationale.
Après trois ans et demi, Isabelle fait un retour au Québec et joint le Bureau d'Aide Juridique en Abitibi-Témiscamingue. Elle y exerce en droit criminel et pénal ainsi qu’en protection de la jeunesse. Elle est principalement appelée à travailler au Nunavik, à Kuujjuaq, où elle aura l’opportunité de résider sur le territoire de la nation Inuit pour des périodes prolongées.
«Pour moi, il est essentiel de s'assurer qu'on vulgarise le système de justice applicable aux membres de la nation et qu’on leur offre une défense pleine et entière […] On ne peut imposer le système de justice étatique aux communautés nordiques et leur offrir un accès inéquitable à cette même justice coloniale», explique-t-elle. «L’aide juridique au Québec, et plus particulièrement à Kuujjuaq, c'est un peu l'équivalent de l'aide juridique au niveau international: ça correspond à mes valeurs et ça s’inscrit dans la continuité de mon parcours professionnel», ajoute-t-elle.
Forte de ces expériences personnelles et professionnelles, après quelques années au bureau d’aide juridique, Isabelle souhaite adopter une posture d’alliée à plus grande échelle. «J'avais envie d'avoir une position un peu plus macro, d'être davantage dans un esprit de co-construction et de collaboration avec les peuples autochtones, pour pouvoir contribuer à mettre de l’avant des systèmes plus adéquats, sensibles aux besoins et aux réalités culturelles de ces communautés.»
C’est alors qu’Isabelle décide de faire le saut au Conseil de la Nation Atikamekw. Elle y œuvre depuis maintenant deux ans et demi et collabore au développement et à l’amélioration des pratiques et politiques pour les peuples autochtones, un travail qui s’inscrit parfaitement dans ses objectifs de carrière.
Un retour sur les bancs d’école
Depuis la fin de son baccalauréat, Isabelle entretient le projet de poursuivre ses études à la maîtrise. C’est en 2020, alors qu’elle est avocate depuis plus de cinq ans, qu’elle fait un retour sur les bancs universitaires. «Je pense que ça s'inscrit bien dans l'évolution de ma carrière», souligne-t-elle, puisque son projet de recherche s’imbrique à merveille dans une vision empreinte de changement et davantage «macro» de la justice.
Intitulé «L’imposition du système de justice colonial au Nunavik: Une négation de la gestion inuite des conflits et une violation du droit à l’autodétermination de la nation» et dirigé par la professeure Geneviève Motard, son essai – «qui a la longueur et le contenu d’un mémoire», dit-elle en riant – se concentre sur la gestion des conflits en territoire autochtone, en particulier au sein de la nation Inuit. Son travail de recherche et de rédaction sera déposé dans les prochains jours, ce qui soulignera par le fait même la fin de quatre années d’études et de recherche à temps partiel, effectuées en parallèle de ses fonctions professionnelles. Un mélange de nostalgie et de fierté se lit dans les yeux d’Isabelle lorsqu’elle nous apprend cette belle nouvelle.
Heureuse de son parcours universitaire et professionnel, cette diplômée-avocate-étudiante soutient que «l'Université Laval, et particulièrement la Faculté de droit, n'a rien à envier aux autres universités […] Les contacts privilégiés et les relations établies dans le cadre de mon parcours universitaire ont certainement façonnés mon parcours professionnel post-universitaire.» Isabelle se sent choyée d’avoir pu cheminer au sein d’une faculté spécialisée dans le droit international et les droits de la personne, des domaines juridiques marquants et au cœur de sa carrière professionnelle.
À la lumière de son parcours, et comme le disait si bien l’un de ses mentors, elle réitère que «les avocats de la défense sont le dernier rempart contre les injustices». Le dévouement d’Isabelle envers la défense des personnes les plus vulnérables illustre bien sa détermination à contribuer à un monde plus équitable.
Des valeurs admirables à chérir en tant que juriste, mais aussi en tant qu’être humain.