Récit de la délégation ULaval au concours de plaidoirie Jean-Pictet: leur fabuleuse ascension vers la finale

3 mai 2020

Du 22 au 29 février 2020, se tenait à Bali la 33e édition du Concours Jean-Pictet, notre équipe composée de Mathilde Doucet (doctorante en droit), d'Olivier Lacombe (étudiant à la maîtrise en droit), et de Simon Paquet (étudiant à la maîtrise en relations internationales), a réussi l’exploit de se hisser jusqu’en finale internationale pour la 2e année consécutive.

Cette compétition réunit annuellement des dizaines d’équipes venues du monde entier pour plaider, dans le cadre d’un conflit fictif, sur les règles applicables à ce dit conflit. Les cas à résoudre peuvent à la fois faire appel aux notions du droit international humanitaire (DIH), du droit international pénal, ou encore du droit international des droits de la personne.

La première étape du concours consistait en une phase de qualification étendue sur 4 jours, divisée en une session francophone et une session anglophone. Au rythme de 2 épreuves par jour, pouvant porter sur la qualification de conflits, sur du terrain, ou sur les risques de condamnations pénales, les étudiants étaient invités à endosser le rôle d’ONGs, de conseillers juridiques, ou encore de membres de groupes armés, afin de démontrer leurs connaissances et leur aisance à l’oral face à un jury renommé, qui se prenait bien souvent lui aussi au jeu. Olivier Lacombe raconte: «un matin nous étions conseillers juridiques auprès du Conseil de sécurité de l’ONU pour être membres d’un groupe armé clandestin dans l’après-midi, c’est tellement stimulant!».

L’équipe de l’Université Laval s’est brillamment qualifiée lors de cette phase, et a ainsi obtenu son laisser-passer pour les demi-finales francophones, auprès de 4 autres équipes: Bruxelles, Liège, Ouagadougou et Paris.

La compétition, riche en émotions, s’est avérée un exercice formateur de maîtrise de soi pour Mathilde Doucet: «À ma grande surprise, je n’ai pas été prise d’un grand stress comme j’aurais pu m’y attendre. Au contraire, j’ai réussi à transformer cette pression en énergie positive et en concentration intense».

Quelques heures après un débat de haute volée sur la mise en place d’un traité interdisant ou régulant l’utilisation de drones, le verdict tombait: l’Université Laval faisait partie, avec l’Université Paris 2 Panthéon-Assas, des deux meilleures équipes de cette demi-finale, se qualifiant ainsi pour une finale réunissant également les deux meilleures équipes de la session anglophone: Sydney et les Philippines.

Si la victoire finale ne se trouvait pas au bout, les trois candidats, qui ont fait honneur à l’Université Laval, ne retiennent que du positif de cette expérience. Pour Olivier Lacombe, cette expérience lui aura «permis d’approfondir ma connaissance du droit international humanitaire, elle m’aura [aussi] permis d’acquérir une précieuse expérience en plaidoirie».

Pour Mathilde Doucet, «le concours m’a aidé à me faire davantage confiance. Sur le plan juridique, les questions de droit pointues auxquelles nous avons été confrontés nous ont forcé à pousser notre raisonnement et à sortir des sentiers battus afin d’explorer des pistes de réflexion originales. J’ai particulièrement apprécié les jeux de rôles qui parfois devaient nous forcer à vulgariser des concepts juridiques pointus».

Simon Paquet retiendra lui le bon esprit qui régnait, non seulement au sein de l’équipe, mais également avec les autres équipes: «Collectivement, avec Mathilde et Olivier, nous avons véritablement développé une synergie d’équipe et je crois que nous nous sommes également approprié l’esprit du concours. En plus de bien performer juridiquement lors des épreuves, nous avons su coopérer et échanger avec les autres équipes quand nous avions à le faire, toujours dans un esprit amical et d’entraide. Nous ne pouvons qu’être fier de ce que nous avons accompli».

Cette finale représente également l’aboutissement de longs mois de travail, au cours desquels leurs coachs, Clémence Bouchart (étudiante en droit à la maîtrise) et Thomas Roos (étudiant en droit au doctorat), ne les ont pas ménagés afin de les préparer le mieux possible à ce qui pourrait les attendre sur place. Pour Clémence Bouchart, «ce fut extrêmement stimulant et enthousiasmant de les voir améliorer leur jeu de rôle, leur argumentaire juridique, leur compréhension des enjeux et surtout de les observer prendre de plus en plus de plaisir simulation après simulation».

Thomas Roos quant à lui sentait «un grand potentiel. J’étais persuadé que l’équipe avait les capacités pour aller en finale. Mais après, entre le potentiel et la réalisation, il y a un pas qui n’est pas toujours facile à franchir. Ils l’ont fait, et tous ceux qui les ont suivi ou aidé au cours des simulations sont fiers de leur parcours!».

C’est à Simon Paquet que revient la phrase de conclusion: le Pictet ce n’est pas seulement une compétition, mais aussi «l’occasion de rencontrer des gens uniques, venus des 4 coins du monde et unis par une passion commune: le DIH. Et si nos origines et nos parcours peuvent diverger sur bien des aspects, il y a une chose qui nous rapproche et nous rapprochera toujours: celle de faire partie de la grande famille des Pictéistes!».