Le projet «Uapakanu»: documenter visuellement les territoires innu et québécois

27 mars 2024

La vitrine Aux horizons des Premiers Peuples accueille présentement les photographies de Kathy Bellefleur, professeure adjointe en droit civil et titulaire de la nouvelle Chaire de leadership en enseignement René-Dussault sur l’inclusion des traditions autochtones dans les programmes de formation en droit.

Elle nous explique sa démarche artistique dans les lignes suivantes.


«Uapakanu» signifie harfang des neiges en innu-aimun. Le recours au nom de la chouette diurne symbolise mon engagement, à titre de photographe, d’adopter un angle de vue inclusif, bienveillant et constructif dans mon appréciation de la multitude rapports au territoire et de la pluralité normative en découlant.

J’ai élaboré ce projet d’arts visuels (intitulé le «projet Uapakanu») afin de documenter visuellement les territoires innu et québécois. Une image vaut mille mots, dit-on. D’une part, la tradition innue se compose de réalités complexe et de perceptions immatérielles. Elle ne peut s’apprécier dans la facilité : elle requiert une observation attentive qui n’est pas sans rappeler le regard de la chouette harfang.

La tradition telle que vécue chez les Mamit Innuat (Innu.e.s de la Basse-Côte-Nord) s’enracine solidement dans le territoire dénommé «Nitassinan»: le voir et le ressentir, c’est apprendre à vivre sa normativité, d’un point de vue innu.

Plus qu’un tapis de poussière, le Nitassinan contient la mémoire de la nation innue. Son imaginaire s’y abreuve et s’y enracine. 

L’objet de ces photographies est double et consubstantiel. D’une part, je souhaitais ouvrir des fenêtres sur les rapports au territoire vécus par les membres de la nation innue, en particulier chez les Mamit Innuat. D’autre part, il m’apparaissait essentiel de visibiliser les réalités autochtones.