
Alain Carrier en entrevue à la FD: un diplômé à la carrière internationale inspirante
18 octobre 2023
C’est au local du Tribunal-école de la Faculté de droit qu’a eu lieu le 5 octobre dernier une entrevue avec l’homme d’affaires et mécène à la carrière internationale des plus prolifiques: Alain Carrier, diplômé de notre faculté.
Dans son mot d’ouverture, Anne-Marie Laflamme, doyenne de la Faculté, n’a pas manqué pas de souligner que l’invité du jour était également un grand donateur de l’Université Laval, un fervent amateur du Rouge et Or Football, ainsi qu’un diplômé généreux qui aime s’impliquer auprès de la relève. Ce que Alain Carrier a fait brillamment en partageant son expérience devant une salle pleine à craquer d’un auditoire étudiant des plus attentifs. Louis Normand, vice-président aux affaires professionnelles de l’Association des étudiants et étudiantes en droit (AED), avait été choisi pour animer cette rencontre que l’homme d’affaires souhaitait très informelle.
Ses études
Invité d’entrée de jeu à parler de son parcours universitaire, Alain Carrier a relaté avec verve et humour ses années d’études et parfois des incertitudes auxquelles il a apporté, une à la fois, des réponses. «On ne sait pas vraiment où on s’en va, au départ. Mais dans la vie, tout arrive au bon moment», dit-il. Après un baccalauréat en droit réussi à l’Université Laval, l’envie de découvrir le monde fut la plus forte et il partit pour «Paris à La place des grands hommes, comme le titre la chanson de Patrick Bruel», mentionne Alain Carrier.
Après avoir complété un diplôme d’études supérieures spécialisées en droit international à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne en 1992, Alain Carrier choisit de revenir sur l’Amérique en 1993 pour suivre un programme de maîtrise en droit à la Columbia Law School. Afin de rentabiliser les milliers de dollars que ses parents avaient investis dans ses études, Alain Carrier s'est inscrit dès lors à 36 crédits par année au lieu de 24. Il avoue cependant que cette expérience a été olympienne! En plus de ses cours, il jouait au hockey et essayait de trouver du temps pour fréquenter une collègue étudiante d’origine allemande, qui allait devenir plus tard la mère de ses deux chères filles et sa fidèle compagne de vie.
Sa carrière
Après ses études, Alain Carrier passe l’examen du Barreau de New York et y pratique près de quatre ans chez Sullivan & Cromwell, l’un des plus prestigieux cabinets d’avocats internationaux aux États-Unis, avant de se joindre à Goldman Sachs, une célèbre banque d’affaires où il passera environ dix ans, avant de poursuivre son ascension professionnelle au Royaume-Uni en tant… que «banquier». Eh oui, même si ses études étaient terminées et derrière lui, Alain Carrier privilégia un travail dans le monde de la finance où il devait recommencer à zéro dans un créneau très pointu. Comment a-t-il réussi ce tour de force? «Le droit est une excellente école, car il nous permet de devenir très bons négociateurs», dit Alain Carrier. «Il faut être ambitieux, sans se prendre trop au sérieux et foncer.»
Après onze ans à l’emploi de Goldman Sachs, en 2007, il prend six mois de congé pour relever un autre défi, celui de devenir le premier employé hors Canada pour l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada. Résultat? Alain Carrier n’est jamais retourné chez Goldman Sachs et il y a maintenant plus de 300 personnes employées outre-Atlantique à travailler pour l’Office. «Après plusieurs années en finance, où la mentalité est d’office très mercantile, j’avais besoin d’autre chose. Investir pour assurer la pérennité d’un fonds canadien pour la retraite, de nombreuses personnes me motivait beaucoup», dit-il. Alain Carrier devint rapidement le responsable européen de ce Fonds d’investissement où lui et son équipe gèrent alors des actifs de 250 milliards $ (aujourd’hui 575 milliards $), au bénéfice des 18 millions de Canadiens et Canadiennes à la retraite.
Par la suite, Alain Carrier monta encore un échelon en devenant directeur général principal et chef des relations internationales, alors responsable des marchés internationaux, ainsi que des bureaux de l’Europe, de l’Asie et de l’Amérique. Depuis janvier 2022, il est directeur général (CEO) de Bregal Investments à Londres et New York, une firme internationale de capital-investissement.
Ses conseils
Invité à se prononcer sur l’impact des études en droit sur sa carrière professionnelle, Alain Carrier répond: «Étudier le droit, c’est fascinant. Le droit m’a permis de me mesurer aux autres et cela a été très formateur.» Il ajoute ensuite que «le baccalauréat en droit de l’Université Laval est comparable à ceux des meilleures universités au monde». Il dit constater que comparativement au temps de ses propres études, une grande anxiété est vécue par les jeunes étudiants et étudiantes d’aujourd’hui. «La santé mentale est une facette du parcours universitaire et social qu’il faut prendre en compte. Je me rends compte à quel point les réseaux sociaux rendent les jeunes très anxieux, et ce, à plusieurs niveaux. Environnement, vie professionnelle, etc.» Alain Carrier révèle que le plus grand défi de son parcours a été cet aspect de santé mentale, dû au manque de sommeil causé par les heures incalculables d’études et de travail.
Lorsqu’on lui demande des conseils pour être en mesure de déceler toutes les opportunités qui s’offrent au niveau professionnel? Alain Carrier répond: «Bien réussir partout où vous allez, c’est ça qui va vous amener des opportunités». Et il ajoute: «Si vous pensez ne pas être au bon endroit, prenez les décisions en conséquence en écoutant rapidement vos besoins et vos ambitions. Si vous pensez devoir faire autre chose, faites-le rapidement.»
Son lien d’appartenance
Alain Carrier est un «gars de Québec» qui le dit avec conviction et sincérité, tout comme il nous rappelle son attachement profond à l’Université Laval. Fan de football, Alain Carrier est l’un des trois créateurs du Fonds d’excellence universitaire du Rouge et Or Football de l’Université Laval et un mécène régulier des activités de l’équipe. Il confie à l’auditoire amusé qu’il demandait à Gilles D’Amboise, alors directeur des activités sportives du PEPS de l’Université Laval, de lui faire parvenir par la poste les cassettes VHS des matchs de l’équipe pour les visionner en différé chez lui à Londres, lorsque la technologie n’était pas celle qu’on connaît aujourd’hui. Un vrai de vrai fan!
Un grand merci à ce diplômé d’exception d’avoir partagé ce moment avec nous!
Cette rencontre était organisée par la Direction de la philanthropie et des relations avec les diplômées et diplômés de l’Université Laval, dans le cadre de la Semaine ULaval pour toujours, qui est l’occasion de célébrer notre sentiment d’appartenance, et de souligner le parcours de ceux et celles qui font la fierté de notre Université.